Les Aventures de Fleur et ses amis au Canada (Happy Kidz) - mise à jour 01/08 ♥

Quelle beauté!!!Je ne me lasse pas de tes reportages et de tes photos magnifiques, tu as une telle imagination! Merci, pour ces bons moments.

Le début de ta narration est empreint d'humour et de réalisme :
Fleur, assise entre ton petit mari et toi, part à la découverte de ton pays, téléphone en mains et yeux attentifs.
Je trouve cette GOTZ magnifique et tu as su la personnaliser avec une superbe perruque que tu coiffes merveilleusement. Cela lui donne un vrai réalisme.
Que dire de tes photos ? c'est toujours un enchantement, une maîtrise parfaite de ta part.
Et l'imagination dont tu parsèmes ton récit très instructif est tellement plaisante.
J'ai la chance de connaître ton pays (surtout Montréal et Québec)
re entendre parler du fleuve St Laurent m'enchante et me propulse
à nouveau sur ce sol que j'ai aimé. Merci pour tout cela.

C'est toujours un immense plaisir de suivre les aventures d'une ou plusieurs poupettes.

Tout est parfait, de la poupée choisie, des accessoires, des tenues, des photos et

des récits qui permettent d'apprendre plein de choses.

Merci Guyloup

merci infiniment pour les merveilleuses photo de ton pays le Québec. J'ai eu la chance il y a maintenant bien longtemps de visiter la ville de Québec et ses environs et je dois dire que tes photo me rappellent de très bons moments
ta poupée est très jolie et bravo pour les accessoires

Fleur est vraiment très jolie et tes reportages enchantés...

J'espère que tes Mc Dolls sont plus sains et plus comestibles que ces frères humains...

Merci beaucoup pour vos commentaires sur ma jolie Fleur :-)

Euh, Madinon, je n'en suis pas certaine, mais il me semble qu'au Dollsland, tout le monde est végétarien, donc ça doit être des hamburgers végés ; ce n'est sans doute pas beaucoup moins calorique ni sains que les hamburgers à la viande, mais c'est déjà un plus !

Voici la suite des aventures de Fleur !

Mardi 25 mai, il faisait chaud et lourd, temps presque orageux, hésitant entre soleil et nuages.

Fleur a voulu aller se promener en vélo au parc national où elle pensait trouver un peu de fraîcheur.
En fait, elle y a surtout trouvé les célèbres et innombrables mouches noires et moustiques canadiens, qui, malgré l'essence de citronnelle et de lavande aspic dont elle s'était munie, semblaient tous être tombés amoureux de sa peau !!

Elle a commencé par suivre la route depuis l'entrée, mais rapidement agacée par les voitures qui la frôlaient en roulant comme des excitées (alors que la traversée du parc est sensée se faire à 50 km/h, et même 30 par endroits) elle a pris une des nombreuses "trails" (en bon québécois francophone, cela veut dire "chemin de randonnée") qui sont autorisées aux vélos.



Mais comme le relief de ces trails est assez accidenté, elle s'est vite rendue compte que sa bicyclette à petites roues n'était pas du tout adaptée pour ce genre de balade.
Elle a donc abandonné la trail, et elle est revenue sur la route, décidant d'aller changer son modèle de vélo dès le lendemain, quitte à négocier une petite perte d'argent avec le vendeur.

Mais elle n'est pas rentrée les mains vides : voici quelques photos qu'elle a prises avec son téléphone.




















Mercredi fut une journée orageuse, avec avertissement de risque de grêle et de tornade.
En fait, il n'y a eu que du vent très violent, et... 3 mm de pluie. Donc, toujours pas de dispense de corvée d'arrosage des plantations.
Fleur est restée chez elle, d'où elle a téléphoné au vendeur de vélo pour savoir si il pourrait lui reprendre le sien si elle lui en achetait un de niveau supérieur.
"Aucun problème" lui a-t-on dit, parce que à peine rentrés en boutique, les vélos se vendent très rapidement.


Jeudi matin, en raison de la chute de température de 20°C due aux orages de la veille, Fleur s'est sentie frileuse à cause des rafales de vent du nord qui gâchaient les beaux passages ensoleillés.
Pour se rendre à la boutique de vélos, elle a enfilé son joli blouson de jeans blanc qu'elle avait laissé dans une valise, n'imaginait pas devoir le porter avant l'automne.
Il est clair qu'elle ne connaît pas encore la météo québécoise, où on est vraiment capables de vivre les 4 saisons en moins d'une semaine, et où voisinent souvent manteaux chauds et débardeurs sur une même corde à linge !

Après quelques minutes de discussion, elle a procédé à l'échange, moyennant un supplément financier bien sur.
Ne voulant pas d'un VTT qu'elle ne trouvait pas assez confortable à son goût (elle n'aime pas être penchée, elle aime être bien droite), elle a préféré le bien-être et l'aisance, et a choisi un superbe vélo bleu ciel, en métal solide, avec une selle confortable ; dès qu'elle est sortie de la boutique, elle allée l'expérimenter tout de suite dans le petit parc près de chez elle.
Chemin faisant, elle s'est arrêtée chez un marchand de journaux et y a pris le quotidien régional afin de regarder les petites annonces, au cas où quelqu'un chercherait une colocataire et n'aurait pas vu sa propre annonce à ce sujet.






Ravie de son nouveau vélo, elle s'est installée au pied d'un arbre pour consulter les annonces et en profiter pour se tenir au courant des actualités régionales.





L'après-midi s'est vite passé, elle est ensuite allée faire quelques courses, et elle est rentrée chez elle.

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Dimanche 30 mai, Fleur a rencontré une nouvelle candidate colocataire. Mais elle n'a pas donnée suite ; la fille était bizarre, et semblait être du style à fumer de la moquette ou pire encore.

Elles s'étaient donné rendez-vous au parc Jacques Cartier, et après ce contact infructueux, Fleur a fait le tour du petit lac en vélo, et elle s'est arrêtée plusieurs fois pour observer la flore qui commence à être arrivée à sa maturité printanière, notamment les iris, le lilas (et oui, ici, il fleurit seulement maintenant !) et elle a contemplé un splendide papillon Machaon.

Bien sur, elle n'a pas résisté à faire quelques photos ! Voici donc le résultat de sa promenade du jour.






















Et un petit bonus : la photographe photographiée (par André), ou comme on dit en anglais "behind the scene" (derrière la scène) :

Quelle belle ballade nous avons fait grâce à toi Merci à toutes les deux!!!

Fleur. Est superbe, de plus c'est une photographe talentueuse.
Que de plaisir à suivre ses aventures.
Merci Guyloup

Merci pour tes magnifiques photos, Fleur est très belle, sérieuse, nous fait découvrir de beaux paysages au fil de ses balades, je lui souhaite de trouver une co-locataire ayant les mêmes goûts

Quel régal , tes superbes photos me manquaient , non seulement ta poupette est charmante mais tu trouves toujours le moyen de tomber sur un tas d'animaux sauvages qui ont l'air ravi de poser pour toi !et bien sur un paysage magnifique , une belle ballade , merci

merci de ce magnifique reportage, mademoiselle Fleur nous fait de très jolies photo de ce pays nous faisons ainsi des milliers de Km sans prendre l'avion

Merci Fleur pour toutes les belles photos que tu prends en te baladant, c'est un régal pour les yeux. Ton nouveau vélo va te permettre de rouler mieux, tu as bien fait de changer, il y a tant à faire et voir dans ton pays d'adoption

Encore de très belles photos, merci de les partager avec nous !

De si belles photos, elles sont parfaites

Merci à chacune d'entre vous, c'est très gentil :-)

Puisque cela vous plait, voici la suite des aventures de Fleur !

Mercredi 2 juin, Fleur est allée faire une virée en bicyclette dans le secteur de Brompton, à 5 km au nord de Sherbrooke.

Arrivée sur le chemin Cloutier, sur une hauteur, elle a décidé de faire une halte pour reposer ses jambes qui fatiguaient un peu avec toutes les longues côtes, douces en apparence, mais dures sur les muscles.



Observant les alentours, elle a trouvé l'endroit propice pour son repas de midi.


Elle avait emporté un sandwich salade-fromage-tomate et une bouteille d'eau ; elle les a sortis du panier et a envisagé de s'asseoir sur le talus pour les manger en admirant le panorama.


Toutefois, très méfiante, elle a d'abord commencé par vérifier si l'endroit n'étais pas infesté de ses ennemis jurés : les moustiques et les mouches noires !


Une fois le repas et le moment de repos terminé, elle a remassé son vélo.


Puis elle a repris la route du retour.






Au loin, à droite, sur cette dernière photo, vous apercevez les usines Kruger et Domtar, des papeteries qui rasent à blanc nos forêts boréales pour faire le bonheur des consommateurs de papier...

Il y a quelque chose qui me surprend toujours dans les grandes villes du Québec, que ce soit Montréal, Québec, Trois-Rivières ou comme ici, Sherbrooke : quand on sort de la ville elle-même, on tombe immédiatement en pleine campagne : le décor que vous voyez ici est situé à seulement 5 km de la sortie nord de Sherbrooke, une ville qui est tout de même la 4e Région Métropolitaine de Recensement du Québec avec ses 225 000 habitants.

Sherbrooke se trouve à 130 kilomètres à l'est de Montréal et à moins de 50 kilomètres au nord de la frontière américaine.

C'est un pôle universitaire important avec 40 000 étudiants par année ; c'est la plus importante concentration d'étudiants au Québec. (C'est la raison pour laquelle Fleur est venue étudier ici pour 3 ans ; mais son cursus n'est pas encore commencé, c'est pour ça que vous la voyez se promener aussi souvent !!).

La région sherbrookoise comporte de nombreux lacs et cours d'eau, et son style rappelle un peu la Nouvelle-Angleterre voisine ; ces caractéristiques en font un lieu touristique important.

Au début du 18e siècle, l'endroit s'appelait Shacewanteku dans la langue amérindienne de la tribu des Abénakis dont c'était le territoire (ce qui veut dit "où l'on fume") ; mais les français nommèrent ce lieu "Grand Portage" puis "Sault", et finalement "Grandes-Fourches" à cause des deux grosses rivières qui se rejoignent dans la ville : la rivière St François (Alsigôntekw en abénaki), et la rivière Magog (Pskasewantekw).
Le nom de Sherbrooke fut donné en 1830, en en hommage à Sir John Coape Sherbrooke (1764–1830), un militaire qui fut lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, puis gouverneur en chef de l'Amérique du Nord britannique, et était domicilié à Grandes-Fourches, qui devint alors Sherbrooke.

Pour conclure, de chez moi, Sherbrooke se trouve à un peu moins de 20 km au nord-est... mais ça, c'est un détail que vous ne verrez pas dans les guides touristiques !

La chaleur est de retour sur la France, tant mieux pour vous : profitez-en. Pour nous, c'est une semaine de canicule qui nous est annoncée.... et toujours pas de pluie ; j'ai vu aujourd'hui des petites rivières presque à sec dans la région de Brompton, c'est vraiment inquiétant.

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Lorsqu'on n'a pas envie d'aller jusqu'à Sherbrooke (il faut prendre l'autoroute, et je déteste les autoroutes, rapides, peut-être, mais tellement inintéressantes), on va faire les courses à Magog, la ville voisine située au bord du grand lac Memphrémagog.

Et comme nous ne faisons jamais "bêtement" les courses, parce que c'est ennuyeux de sortir "juste pour ça", nous agrémentons toujours cette sortie avec un café, chaud ou glacé, selon la saison, que nous allons siroter quelque part, soit en campagne environnante, soit au bord du lac, soit au bord de la rivière.

Quand je parle de la rivière, il s'agit de la rivière Magog ; elle prend sa source dans le gigantesque lac Memphrémagog  (nom qui, en abénaki - la tribu dont c'était territoire avant l'arrivée des blancs - veut dire "Grande étendue d'eau" ; long de 52 km, à cheval sur la frontière américaine) et traverse la ville de Magog.

Sur cette rivière, il y a plusieurs petits barrages hydro-électriques, dont un, appelé Le Barrage de la Grande Dame, auprès duquel le public peut aller se promener et pêcher, sur une berge et dans un petit boisé, accessibles gratuitement (chose fort rare au Québec où TOUT est privé et accessible seulement en payant), et où un parc canin a été créé afin que les gens puissent lâcher leurs chiens (ici, les maisons n'ayant pas de clôtures, les chiens sont attachés à longueur de temps, ou bien enfermés dans les maisons).



Le barrage de l'autre côté (à la pointe de la flèche rouge ci-dessus) :


Nous avons fait découvrir cet endroit à Fleur.
La voici se promenant le long de la berge :



Il est à noter qu'en 2017, durant des travaux de réfection du barrage, cette berge a été carrément rasée de tous les superbes arbres et arbustes qui poussaient le long de ce sentier, sans raison apparente puisque le barrage est quand même relativement loin ; il y avait notamment des saules et de superbes bouleaux qui offraient de l'ombre autant aux pêcheurs qu'aux pique-niqueurs. ou promeneurs (et abritaient une multitude d'insectes et d'oiseaux qui faisaient le bonheur des photographes). Un beau gâchis.

Depuis, ce sont surtout des pêcheurs qui viennent y mettre leur bateau à l'eau, bien que ça ne soit normalement pas autorisé parce que dangereux avec le courant qui entraîne vers le barrage.

Du reste, en mai 2019, il est arrivé à l'un d'entre eux une mésaventure qui aurait pu être dramatique : le canot (ici, on dit une chaloupe) de cet homme a été entraîné par le courant, il a basculé et s'est retrouvé sous l'eau car il n'avait pas enfilé son gilet de sauvetage ; par chance il a pu passer par les vannes de sortie de l'eau, ce qui lui a permis de ne pas être noyé.

Le lieutenant Comeau, de la brigade des pompiers a dit : "C’est un bon avertissement pour tous ceux qui vont pêcher à cet endroit". Or, comme vous le voyez, ça ne semble pas inquiéter grand monde malgré tout.


Le pire de tout étant tout de même que la rivière Magog est une des rivières les plus polluées du Québec, et que donc, les poissons ne sont normalement pas comestibles! (comme vous pouvez le lire ICI cette rivière est si polluée qu'elle pollue l'eau du petit lac Magog dans lequel elle se jette : "Plus de 90 % de l'eau et de la pollution du lac Magog proviennent de la rivière en amont. Ce tronçon de rivière sert de déversoir des systèmes d'égouts et des stations d'épuration de Magog et d'Omerville").

J'espère ne pas vous décevoir sur l'image que vous avez du Canada ou du Québec ; mais je ne veux pas enjoliver la vérité et vous laisser rêver sur des photos en occultant la réalité qui se cache derrière elles.

Fleur a également été voir le petit boisé, mais elle ne s'est pas aventurée trop loin dedans car il a mauvaise réputation sur les fréquentations qui s'y promènent, de jour ou de nuit ; de ce fait, elle a été jeter un oeil, puis a vite rebroussé chemin devant les déchets de toutes sortes (hum... ) qu'elle a aperçu.



Elle en est ressortie en se disant tristement qu'il était bien dommage que les humains soient incapables de respecter les beautés de la nature sans la détruire ou la souiller.

Et je suis bien d'accord avec elle...

Elle a tout de même eu le temps de photographier une paruline à croupion jaune (Setophaga coronata) :


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Voici l'histoire de ce petit barrage :

Avant l'installation des blancs à cet endroit, en 1793, il y a vait déjà un barrage à cet endroit..... mas ce n'était qu’un barrage à poissons ! construit par les Indiens Abénakis qui occupaient les lieux.

En 1795, Nicholas Austin (fondateur de la ville voisine de Magog, qui porte son nom) construisit une digue temporaire qui créa un pouvoir d’eau suffisant pour installer un moulin qui permis de moudre le grain et scier le bois nécessaire aux pionniers.

Ralph Merry, le fondateur de la ville de Magog, développa et agrandit ces moulins, puis y ajouta un moulin à carder en 1825. Il créa également une fonderie en 1820 et une manufacture d’allumettes en 1834, donnant ainsi un essor industriel à la ville.

Le barrage existant fut remplacé par un barrage mécanique en 1883, plus performant, permettant d'alimenter les machines de la Magog Textile & Print Company, en plus des moulins.

En 1897, le premier barrage hydroélectrique fut inauguré et l’éclairage électrique apparut dans la ville de Magog en décembre 1897.

Le barrage de la Grande Dame sera définitivement reconstruit sous sa forme actuelle en 1911.

Des travaux majeurs de remise en état y ont été faits en 2017.

J'espère que vous avez apprécié la visite de cet endroit, qui est malgré tout fort agréable, surtout quand on a la chance qu'il n'y ait personne (il est parfois envahi par des dizaines de pêcheurs... qui contrairement à ce qu'on peut imaginer, ne sont pas du tout silencieux !), et qu'on se promène paisiblement sur la berge le temps de siroter un café glacé en regardant l'eau s'écouler et en observant les oiseaux qui nichent dans le coin.


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Le 5 juin, Fleur a voulu aller s'aérer ; elle a emporté son ordinateur pour tenter de travailler un peu sur un projet qu'elle doit réaliser pour sa future formation universitaire.




Mais elle avait beaucoup de mal à se concentrer ... l'orage commençait à gronder au loin et elle se demandait si elle n'aurait pas intérêt à rentrer plus rapidement que prévu.



Elle a finalement remis ordinateur et sac dans le panier du vélo, et elle est retournée chez elle juste à temps.


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Le 7 juin, Fleur a voulu aller à la piscine ; quand elle a vu le monde, entendu le bruit, et douté du côté sanitaire de l'endroit, elle a préféré renoncer, surtout après avoir lu un article de 2019 à ce sujet :

Du coup, elle a repris son vélo et elle est retournée dans le parc public voisin où elle a retrouvé son banc avec plaisir.
Mais cette fois, l'inspiration est venue, et elle a travaillé avec attention sur son ordinateur.










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Le 9 juin, Fleur est allée déposer un complément de dossier pour son inscription à l'université de Sherbrooke ; en rentrant, elle est passée par le parc Jacques Cartier pour une petite pause au bord de l'eau.

Elle a longé les superbes massifs de sauge décorative qui agrémentent le parc de leur éblouissante floraison.


Je pense que vous connaissez toutes plusieurs espèces de sauges décoratives, dont celles de cette photo font partie.

Il y en a de toutes sortes, des petites, des grandes, des arbustive, des vivaces, des annuelles, avec des hampes ou parsemées de fleurettes, des rouges, des blanches, des bleues, des roses, des oranges, et j'en passe.... sans compter les sauges officinales qu'on peut mettre en cuisine ou utiliser pour se soigner ; ou encore la sauge utilisée par les amérindiens en cérémonie de purification.

Mais même si vous savez qu'elles sont nombreuses, peut être ignorez-vous le nombre exact de variétés de sauges qui existent dans le monde........

Et bien, vous n'êtes pas le ou la seul(e) parce que même les meilleurs des spécialistes n'ont pas encore réussi à toutes les répertorier, et à ce jour, on sait seulement qu'il en existe plus de 900 espèces différentes !!!!! oui, vous avez bien lu : neuf cent espèces !

Ces "intelligentes" sauges ont une particularité : l'odeur que dégagent leurs feuilles, celle que nous apprécions en cuisine pour les sauces ou dans les salades, est détestée par les prédateurs habituels des feuilles de plantes. Mais en contrepartie, leurs fleurs dégagent un parfum qui attirent irrésistiblement les papillons, les syrphes, les abeilles et toutes sortes d'autres pollinisateurs !

Si vous ajoutez à ça que les sauges ne demandent pour ainsi dire aucun autre entretien que les rabattre aux 2/3 au printemps, qu'elles vivent aussi bien en pleine terre qu'en pot, qu'elles résistent très bien à la sécheresse, qu'elles fleurissent quasiment tout l'été (surtout si vous coupez quelques tiges au milieu de l'été pour favoriser la floraison suivante), et tout ça en plus de contribuer à la survie des insectes pollinisateurs, je pense alors que vous ne serez pas loin de vous dire que, en raison de toutes les variétés de toutes tailles et toutes sortes et couleurs existantes, vous aurez de quoi vous faire un magnifique balcon ou un superbe jardin fleuris avec très peu d'efforts !  (Quentin, ça devrait t'intéresser, toi qui aime les fleurs mais n'aime pas jardiner)

Pour ce qui est de la variété de sauge officinale, celle qu'on peut consommer en cuisine, ou bien utiliser pour se soigner, je me contenterai de vous dire d'aller voir sur internet  lire ce qui s'en dit, car on l'utilise pour de nombreux bienfaits depuis l'antiquité, et ce n'est pas pour rien. Du reste, pour les amérindiens, la sauge est une des quatre plantes sacrées de la roue de médecine (ma belle amérindienne Naomie - Kaya - vous en parlera prochainement lorsqu'elle commentera un mariage chez ses ancêtres).

Pour terminer, si cette photo vous plait, je vous l'offre en grand format., à voir en détail ou à télécharger, en cliquant ici : ICI



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Hier, vendredi 11, il ne faisait pas très beau, le soleil boudait un peu derrière les nuages. Mais cela n'a pas empêché Fleur de prendre son vélo pour aller travailler dans le parc voisin avec son ordinateur.

Toutefois, elle fut un peu contrariée en arrivant devant son banc préféré : celui-ci était occupé par une fille rousse avec un iPad dans les mains.

- Je peux m'en aller si tu veux t'installer là, proposa gentiment l'inconnue.

Touchée par l'aimable proposition de la jeune fille, Fleur lui répondit :

- Non non, merci, c'est gentil, mais ça ira ; ce banc est assez grand pour deux.


La fille rapprocha d'elle son sac pour faire de la place.
Fleur posa son vélo, prit son ordinateur s'assit à l'autre bout du banc pour respecter un minimum de distance, et commença à travailler, pendant que l'autre demoiselle se replongeait dans la lecture sur sa tablette.

Au bout d'un moment, la rousse leva la tête et demanda :
- Tu es française, n'est-ce pas ? tu n'as pas l'accent québécois.


- Non, en effet, mes parents sont allemands, mais mon père travaille à Paris depuis longtemps avant ma naissance, alors j'ai l'accent parisien. Toi non plus tu n'as pas l'accent d'ici ; je parierais que tu es alsacienne.


- Gagné ! répondit la rousse en riant, ça s'entend autant que ça ?!
- Euh... un peu, oui ! mais ne t'en fais pas, ce n'est pas désagréable du tout.


Et les deux filles se présentent, délaissant ordinateur et tablette pour discuter.

La jeune fille rousse a 18 ans, bientôt 19, elle s'appelle Elisabeth mais tout le monde l'appelle Elsa dans sa famille. Son père était québécois et sa mère française ; lorsqu'ils ont divorcé, quand elle était encore toute petite, sa mère et elle sont reparties vivre en Alsace, mais elle venait chaque été passer un mois au Québec avec son père et sa grand-mère, puis avec sa grand-mère seulement quand son père est mort. C'est pourquoi elle a choisi de suivre des études à l'université de Sherbrooke, ce qui lui est facile puisque c'est là que sa grand-mère habite. Elle l'héberge gratuitement, en contrepartie, Elsa doit entretenir le jardin et la piscine, parce que sa grand-mère a des douleurs arthritiques et qu'elle se fatigue vite depuis son AVC, mais ne veut pas quitter sa maison ni son jardin, ce qui est bien compréhensible. Elle occupe l'étage, et Elsa le rez-de-chaussée ; comme celui-ci comporte deux chambres, sur les conseils de sa grand-mère, Elsa cherche une colocataire pour ne pas être seule et avoir de l'aide pour le jardin.


À son tour, Fleur parle d'elle, et lui explique qu'elle aussi cherche désespérément une colocataire pour diminuer le montant de son loyer, mais que toutes les filles qui ont répondu à son annonce sont trop bruyantes et exubérantes pour qu'elle supporte de partager son appartement avec l'une d'elles.

Elsa lui dit qu'elle ne supporterait pas non plus de se retrouver avec une colocataire qui entrerait et sortirait à toutes heures du jour ou de la nuit, ou écouterait de la musique ; la seule musique que j'aime, c'est le chant des oiseaux, dit-elle en riant. Pareil pour moi, répond Fleur en éclatant de rire, tellement c'est drôle de trouver enfin quelqu'un qui ait les mêmes idées qu'elle.

Elles se découvrent encore plein de points communs et ne voient pas le temps passer, Fleur apprécie cette fille un peu timide et tranquille, et de son côté Elsa apprécie le calme et le sérieux de son interlocutrice. Et puis, se retrouver entre européennes dans ce pays aux habitudes si différentes des leurs, ça leur fait du bien.


Arrive le moment de se quitter.


Elsa dit tout d'un coup :
- J'ai une idée : on a l'air de bien s'entendre, alors pourquoi tu ne laisserais pas ton appartement et que tu viendrais pas habiter avec moi comme colocataire ? Tu n'aurais rien à payer.


Elle ajoute :
- Tu n'as qu'à rendre ton appartement, ou trouver un locataire ; avec la crise du logement, ça ne sera pas difficile. La maison de ma grand-mère est à trois rues d'ici, si tu veux, je vais lui en parler, et tu pourras venir la rencontrer et voir si vous vous entendez bien, et si ça te plait.


Elles échangent leurs adresses emails, et Elsa lui dit qu'elle lui écrira dès ce soir pour qu'elles se rencontrent demain chez sa grand-mère.


Fleur n'ose pas trop y croire : loyer gratuit, jardin, piscine, et en plus une compagne française qui a l'air aussi calme qu'elle... le rêve.
Comme elle l'avait promis hier, Elsa a envoyé un message à Fleur pour lui fixer rendez-vous en début d'après-midi afin qu'elle rencontre sa grand-mère dans le but de savoir si celle-ci l'accepterait comme co-locataire de sa petite-fille.

Un peu anxieuse, Fleur s'est présentée ponctuellement à 14 h comme prévu.
Elsa l'a accueillie et l'a emmenée dans le jardin où l'attendait "grand-maman Nadette".
Et Fleur n'a pas été déçue en rencontrant cette charmante vieille dame rondouillarde, haute en couleurs, dynamique et drôle, et n'ayant pas sa langue dans sa poche !!


Grand-maman Nadette est née en 1945 des amours d'une jeune infirmière parisienne et d'un beau soldat canadien, qui se sont mariés à la fin de la guerre pour rentrer vivre à Montréal. Nadette est née au Canada, mais elle voulait connaître le pays de sa mère, alors elle est partie faire ses études à la Sorbonne, à Paris, où elle est ensuite restée travailler quelques années. Elle a même participé à Mai 68, ce dont elle est apparemment très fière !
Finalement revenue au Canada, elle a travaillé comme professeur de français dans une école anglophone. Elle a eu une fille et un fils, qui, lui aussi, à son tour, est parti faire ses études en France, d'où il a ramené une jeune épouse française rencontrée pendant des vacances en Alsace : la mère de Elsa. Malheureusement, le mariage n'a pas duré, et la jeune femme est repartie en France avec la petite fille, comme on l'a lu dans l'épisode d'hier.

Elle leur raconte aussi pourquoi elle est devenue militante écologiste et anti-laboratoires pharmaceutiques, depuis, affirme-t-elle, que son mari est décédé d'un traitement médical avec un médicament qui ne lui a pas réussi. Elle explique aussi qu'après son AVC, elle n'allait pas bien du tout malgré tous les produits chimiques qu'on lui donnait depuis des mois, et que lorsqu'elle a tout délaissé pour devenir végétarienne et se soigner avec des produits naturels, elle a quasiment récupéré toute son autonomie, et surtout toute son énergie.


Grand-maman Nadette les interroge sur leurs attentes après leurs études universitaires, leurs rêves du futur. Ensuite, elle leur raconte quelques histoires du temps de ses propres études à la Sorbonne ; les deux filles l'écoutent bouche bée, tellement Nadette sait rendre vivant son récit truffé d'anecdotes succulentes sur la vie dans la fin des années 60. Elles ont presque l'impression de voir un vieux film !

Les deux chats de Nadette sont aussi sympathiques que leur maîtresse et sont venus s'installer sur les genoux des deux filles en ronronnant à plein régime ! Fleur est ravie parce qu'elle adore les chats mais n'avait jamais eu le droit d'en avoir un quand elle était enfant.


Au travers des récits de Nanette, dont certains sont assez croustillants, Elsa est étonnée de découvrir certains aspect de la vie de sa grand-mère pendant sa jeunesse !


Mine de rien, Nadette pose discrètement des questions à Fleur, l’amenant à parler d'elle, et de ce qu'elle aime ou n'aime pas, de ses idées, de sa philosophie de vie, ses principes, ses révoltes ; elle finit par lui demander si elle a un petit copain.

- Pas pour le moment, je préfère penser seulement à mes études, j'aurai bien le temps plus tard, répond Fleur.
- Bah, l'un n'empêche pas l'autre, dit Nadettte avec un clin d'œil. Le tout est de savoir mettre de l'ordre dans tes priorités du moment !


Le temps passe, la fin d'après-midi arrive, et il est temps que Fleur s'en aille.
Grand-maman a promis de lui donner une réponse dès ce soir au sujet de la colocation de la maison, mais seulement après qu'elle en ait parlé avec Elsa.

Au moment de se quitter, Nadette regarde le joli vélo de Fleur et demande :
- Où as-tu trouvé ton vélo ? Il est beau, c'est exactement ça qu'il faut à Elsa, plutôt que le vélo de montagne de son cousin qu'elle utilise de temps en temps ; non seulement il n'est pas confortable, mais en plus c'est un vélo de gars, ce n'est pas pour une jolie fille. Je préférerais la voir sur un vélo comme le tien, je veux lui en offrir un identique.

Fleur explique où elle l'a acheté, et Grand-maman Nadette dit :
- Si tu veux bien, tu va emmener Elsa s'en acheter un aussi ; il faut faire vite, en cette saison, les vélos se vendent beaucoup.
- Demain si vous voulez, répond Fleur.


Elle les remercie chaleureusement toutes les deux pour cette excellente après-midi passé en leur compagnie, et s'en va.
Elle espère qu'elle aura plu à Grand-maman Nadette, qu'elle trouve gentille et amusante, bien qu'un peu exubérante ; il faut dire que c'est une attitude à laquelle elle n'a pas été habituée dans le milieu social guindé de ses parents (son père travaille dans le milieu de la haute finance internationale). En plus la maison et le jardin sont exactement ce dont elle a toujours rêvé, elle qui a toujours grandi dans de luxueux appartements en plein cœur de Paris.

Pour rentrer en calmant son impatience, elle passe le long de la rivière où elle observe quelques oiseaux, sans vraiment s'y intéresser pour une fois.
Enfin son téléphone sonne : elle a un message. C'est Elsa qui lui envoie un SMS : "Tu as beaucoup plu à ma grand-mère, et tu peux emménager quand tu veux : on t'attend ! La seule règle qu'elle te rappelle, c'est la même que pour moi : on a le droit d'avoir des petits copains qui viennent à la maison, mais ils n'ont pas le droit d'y dormir ! Écris moi pour savoir à quelle on se retrouve demain pour le vélo, on parlera de tout ça. Bises"


Elle relit encore une fois le message, elle n'arrive pas à y croire !  C'est trop beau !


Mais elle se dit que, finalement, les bonnes choses, dans la vie, ça tient à si peu : Si il avait plu hier, et qu'elle n'ait pas eu envie d'aller étudier dans le parc ? Ou si elle était arrivée devant le banc une heure plus tôt ou une heure plus tard, et qu'Elsa n'ait pas été là ?  Ou si elle avait renoncé à s'asseoir sur le banc en la voyant, et qu'elle ait passé son chemin ? Ou encore qu'elle n'ait pas engagé la conversation quand Elsa lui a posé une question ?

"C'est comme si la vie était un algorithme à deux variables, se dit-elle ; avec parfois des choix oui-non, dont la réponse peut totalement changer le cours de notre existence".

Alors Fleur se dit que désormais, elle sera plus attentive à ces aiguillages du destin.

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PS : Elsa m'a été envoyée par une adorable internaute, qui était triste pour moi de la perte de deux achats de poupées Gotz (voir ici : lhttp://www.milleet1passions.com/archives/2021/05/30/38992673.html ) Je la remercie du fond du cœur
Notez que de France, le colis a mis 5 jours pour me parvenir ; chez nous, pour traverser le Canada, cela met 8 à 10 jours ! Françaises, soyez fières de votre système postal.

Elsa est Magnifique, quel joli couple de copines

Tes filles sont magnifiques, et les histoires, j'adore !

J'ai été très sensible à l'histoire de la rencontre de Fleur et d'Elsa. Et bien sûr j'ai envie de savoir la suite !

Quelle belle histoire cette rencontre impromptue de Fleur et Elsa, Mamie Nadette ne pouvait qu'apprécier Fleur, merci à toi pour les bons moments que tu nous offres

Encore une jolie histoire que je viens de lire, j'apprend plein de choses et j'adore

Merci pour ces jolies photos

Tes demoiselles sont bien jolies,

Merci infiniment pour vos gentils commentaires ; je suis contente que vous aimiez mes petites pensionnaires.

Comme prévu hier, Fleur a emmené Elsa, sa nouvelle amie et future colocataire, au magasin de vélos pour qu'elle achète le même que le sien.
Elles ont bien fait d'écouter le conseil de Grand-maman Nadette qui a dit qu'il fallait y aller rapidement, parce qu'il ne restait qu'un seul exemplaire de ce modèle.
Elles ont eu une idée astucieuse : pour ne pas confondre leurs vélos qui sont identiques, elles ont demandé au vendeur de déplacer la sonnette du côté droit du guidon pour Elsa, ainsi elles repéreront toute de suite lequel est à qui !

Elles sont ensuite allées faire un tour ; Elsa s'est écriée :
- Grand-maman Nadette avait bien raison, il est beaucoup plus confortable que le vélo de montagne de mon cousin ; je crois que je pourrais pédaler toute la journée sans me fatiguer.
Fleur a rigolé :
- Une autre fois alors. Je pense qu'on devrait plutôt aller célébrer les bonnes nouvelles en allant manger une glace sur le banc du parc !


Elsa a trouvé en effet l'idée bien meilleure que pédaler toute la journée !

Elles sont passées au camion à glace qui est stationné juste devant le parc, et se sont acheté des boules XL (les cornets aussi sont remplis) de deux parfums très classiques : fraise pour Fleur, et chocolat noir pour Elsa.  Elles ne sont pas fans des parfums "à la mode".


Une fois installées sur le banc, Fleur a demandé :
- À ton avis, qu'est-ce qui peut être plus parfait qu'une journée comme celle-là ?!


Elsa sourie :
- Je ne sais pas, peut être le jour où nous nous marierons chacune avec le gars le plus merveilleux que la terre ait jamais porté !


Fleur proteste :
- Oh, pour ça, j'ai bien le temps d'y penser plus tard. Pour le moment, je veux faire mes études et travailler après avoir obtenu mes diplômes, le métier que je veux faire me semble très important. Par contre, j'arrêterai de travailler pendant les années où j'élèverai mes enfants. J'étais fille unique, et je veux avoir plusieurs enfants parce que ce n'est pas drôle de grandir seule. Donc, si je rencontre l'heureux élu avant ça, il va falloir qu'il patiente.



Elsa est une incorrigible romantique ; elle explique :
- Moi, je pense que si je vivais un grand amour, un vrai, comme dans les romans, je n'hésiterais pas à arrêter mes études pour avoir une vraie famille à moi. Mes parents ont divorcé quand j'étais petite, j'ai passé mon enfance seule moi aussi, et je voudrais vraiment fonder la famille qui m'a manqué. Mais seulement à condition de trouver mon âme sœur, bien sur.


Les filles continuent à échanger leurs rêves, tout en terminant leurs cornet de crème glacée.








Puis il est temps de rentrer, elles se séparent et retournent chacune chez elle ; pas pour longtemps puisque Fleur va emménager d'ici quelques jours chez Grand-maman Nadette.

Sur le chemin du retour, elle pédale énergiquement en sifflant gaiement la musique de "Don't worry, Be happy" !


Pour qui ne s'en souvient pas :


Et lorsqu'elle est passée devant moi, elle m'a fait signe de la main : "la vie est belle, n'est-ce pas ?", s'est-elle écrié !!


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sur les conseils de Grand-maman Nadette, Elsa a essayé de faire découvrir la méditation à Fleur.

Pour cela, elles sont allées au parc Jacques Cartier, elles ont longé les sauges pour rejoindre les grandes dalles de pierre situées sur la pelouse au bout du lac.

- Tu vas voir, ça fait du bien, ça détend beaucoup, lui explique Elsa. C'est Grand-maman qui m'a appris ça, elle est très forte là dessus.

Fleur est dubitative, mais elle ne demande pas mieux que d'essayer.



Elles choisissent leur dalle de pierre, et s'installent.

Fleur essaie de suivre les conseils de Elsa : elle s'assoit, garde le dos bien droit, les jambes confortablement croisées, les mains posées sur les cuisses, elle ne bouge pas, elle se concentre sur sa respiration, et elle essaie d'évacuer les pensées "parasites"...  mais ça ne fonctionne pas trop ! Elle a beau essayer de les arrêter, au bout de quelques secondes, ses pensées défilent à nouveau aussi vite que d"habitude dans son esprit... Et honnêtement, elle ne voit pas ce qu'il y a de mal là dedans, habituée qu'elle est à cogiter sans cesse, parfois même sur plusieurs sujets de réflexion en même temps, sans en éprouver la moindre gêne ou fatigue.


Tout à coup, elle voit l'éclair orange d'un bel oriole du nord mâle qui se pose dans un arbre à quelques mètres devant elle.


Elle a toujours aimé observer les oiseaux, et comme à chaque fois, ses pensées l'abandonnent (à moins que ça ne soit elle qui abandonne ses pensées). Elle se retrouve totalement concentrée sur les mouvements de l'oriole.

Comme toujours, au bout d'un moment, elle ressent presque la rugosité de l'écorce de l'arbre sous ses pieds, elle devine ce qui se passe autour d'elle comme si elle le voyait à travers les yeux de l'oiseau ; ça lui fait toujours ça, un peu comme si elle était entrée dans son corps, ou lui dans elle. Elle se sent vibrer à l'unisson avec lui.

Et elle a toujours adoré se laisser aller à ce petit jeu là.


Au bout d'un long moment, l'oiseau est parti, et Fleur a eu l'impression de s'éveiller d'un long sommeil, se sentant totalement détendue, comme elle l'est à chaque fois qu'elle s'abandonne paisiblement dans la communion avec la nature, que ça soit un oiseau sur une branche, un insecte qui butine ou une fleur qui se balance doucement dans la brise.

Elsa et Fleur sont restées un moment ainsi, dans la paix du soir qui descendait doucement, à cette heure parfaite où les gens sont déjà rentrés chez eux, et où l'endroit retrouve son silence et son calme, parce que les nord-américains mangent très tôt ... bien trop tôt pour les deux jeunes françaises qui profitent de ces instants solitaires où elles ont le parc presque pour elles seules.


En rentrant, Elsa a dit à Gand-maman Nadette que Fleur lui a confié qu'elle a beaucoup apprécié leur séance.

Mais de son côté, Fleur reste perplexe sur le fait que ça puisse s'appeler de la méditation, parce que pour elle, ça n'a toujours été que de la rêverie, ce fameux comportement "inactif et improductif" que ses parents lui ont si souvent reproché.

Mais Fleur est très "zen"... peut-être méditait-elle sans le savoir !

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Fleur est passée voir Elsa, et l'a trouvée en train d'arroser le jardin de sa grand-mère.

- Il va vraiment falloir que tu m'explique quoi faire dans le jardin parce que je n'y connais rien du tout et je ne voudrais pas faire de bêtises.

- Ne t'en fais pas, il n'y a pas besoin de sortir de l'école Polytechnique pour arroser, tondre, couper les fleurs séchées et pelleter la neige en hiver ! Mais c'est vrai qu'il y a des petits trucs à connaître, par exemple, qu'on n'arrose jamais les fleurs en plein soleil, on doit attendre que la température baisse un peu pour ne pas refroidir brutalement les plantes avec l'eau glacée du tuyau car ici, elle sort du puits et elle est très froide.



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Fleur est passée voir Elsa pour lui annoncer une bonne nouvelle.

Elle l'a trouvée dans la cuisine, où elle venait de se préparer une généreuse portion de glace à la menthe et au chocolat, copieusement surmontée d'une couche de crème fouettée. Il faut avouer que Elsa est très gourmande et que lorsqu'elle fait les courses, elle n'oublie jamais d'acheter des grands pots de crème glacée.

Elle a fait asseoir son amie, et lui a servi la même chose. Nous noterons que la belle n'a pas protesté ni refusé ce qui lui était offert !

- Ça y est, j'ai trouvé un locataire repreneur pour mon appartement, a joyeusement annoncé Fleur.


- Génial ! Alors, tu emménage quand chez nous ?


- Le jour même où il va arriver au Canada il va s'installer dans l'appart. Si il ne rate pas son avion, il devrait être là mardi ; c'est un anglais qui vient lui aussi étudier à l'université de Sherbrooke.


Elsa a proposé à Fleur de l'aider à commencer d'apporter petit à petit ce dont elle n'a pas immédiatement besoin. Il faut dire qu'elle s'ennuie un peu seule chez sa grand-mère, et qu'elle est vraiment heureuse d'avoir trouvé une amie colocataire qui est aussi calme, silencieuse et sérieuse qu'elle-même.

Pour fêter ça, elle se sont resservi un peu de glace !

(vous remarquerez le blouson canadien de Fleur !!)

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Elsa a fait visiter à Fleur le petit appartement en entresol où elles vont être colocataires, chez Grand-maman Nadette, la grand-mère d'Elsa.

Elle lui avait d'abord montré sa future chambre.

- Ce n'est pas grand et les meubles sont un peu vieillot, mais tu décoreras comme tu en auras envie ; moi, j'ai mis plein de posters sur les murs de la mienne.

- C'est parfait au contraire, très calme et reposant, je sens que je vais être super bien pour étudier ici. En plus le matelas est super confortable !! a répondu Fleur en s'amusant à rebondir sur le lit.



Ensuite, elle lui a fait voir la salle de bain.


- J'adore cette salle de bain, elle est magnifique ! s'est exclamé Fleur.


- C'est ici qu'on lave et qu'on repasse nos affaires ; mais en été Grand-maman veut qu'on étende le linge dehors pour le faire sécher, c'est plus écologique dit-elle. Elle a raison, et en plus, avec l'air du jardin, il sent bon, a expliqué Elsa.


Pour finir, elle l'avait amenée dans la cuisine.
- Je te présente ma pièce préférée ! à la fois parce que j'aime bien faire des essais culinaires et manger des plats sains mais bons, ce qui va avec mes futures études de diététicienne, mais aussi parce que je m'y trouve bien. Je viens souvent m'installer là pour lire quand il ne fait pas beau dehors.


Fleur est curieuse et elle demande :
- Tu m'as dit que ta grand-mère louait ce joli appartement avant de te le confier.


- Quand mon père a eu terminé HEC à Paris, mes parents sont rentrés au Québec . Mais mon père était un charmant bon à rien, qui n'arrivait pas à garder un emploi et qui était toujours prêt à se lancer dans des affaires qui foiraient malheureusement les unes après les autres. Comme j'étais née, Grand-maman a voulu les aider et elle a fait aménager cet appartement  4 1/2 pour eux à l'entresol. C'est pour cela qu'il y a 2 chambres, tu as la mienne, et moi j'ai celle de mes parents. Ici, on dit un bachelor pour un appartement situé en rez de jardin ou en sous-sol.


Elsa continue.
- Mais au bout de sept ans, ma mère en a eu assez de voir les créanciers et les huissiers débarquer sans arrêt pour réclamer leur du, et un beau jour, elle a décidé que elle et moi allions repartir en Alsace, dans sa famille. Grand-maman l'a d'ailleurs soutenue dans sa démarche, parce que la vie avec mon père était vraiment difficile. Mes parents ont divorcés et ne se sont jamais revus, mais moi je venais chaque été passer 5 semaines ici, chez Grand-maman. Puis mon père est mort, et Grand-maman a loué cet appartement à des gens pendant quelques années, pour ne pas le laisser vide...

.. mais quand elle a appris que je voulais venir faire mes études à Sherbrooke, elle a repris l'appartement aux locataires pour pouvoir m'héberger pendant tout le temps de mes études, et peut être encore après si je reste dans la région pour exercer mon futur métier. Mais elle a supprimé l'accès au salon, qu'elle a récupéré pour s'en servir comme espace de rangement, parce que Grand-maman a tendance à empiler et a besoin de place ! C'est pourquoi j'utilise souvent cette cuisine comme salon de lecture. Voilà, tu sais tout sur ce logement, comme disent les Québécois ! conclut Elsa.

- Ah oui, c'est vrai qu'ici on ne dit pas un appartement mais un logement. Tu as parlé de "4 1/2", je dois t'avouer que lorsque j'ai loué mon studio je ne comprenais rien aux appellations d'ici, un studio c'était un "1 1/2" je trouvais ça très bizarre, dit Fleur en riant.

- Vu que Grand-maman a récupéré le salon pour en faire un débarras, ici, ce n'est plus un 4 1/2  mais un 3 1/2 maintenant. Et que penses-tu du fait que ce que le sous-sol aménagé ou le rez de jardin français est appelé ici le rez de chaussée, et que le rez-de-chaussée français est appelé ici le premier étage ?!! Ou qu'un immeuble français, ici c'est un bloc !!! c'est vrai que le Québec et la France parlent à peu près la même langue, mais on dirait vraiment qu'ils n'utilisent pas le même dictionnaire ! a répondu Elsa en riant elle aussi.

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J'espère que la visite de l'appartement des deux amies vous a plu à vous aussi !

Si vous voulez sourire sur les appellations québécoises des chalets, bungalows,  condos, semi-détachés, bachelor et autres logements du 1 1/2 au 6 1/2, cliquez ici :  https://www.immigrer.com/faq-lexique-de-lhabitation/

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Il y a quelques jours, j'ai reçu la poupée Emilia.

J'ai essayé de faire un effort et après avoir été la chercher à la poste, je l'ai photographiée :


C'est vrai qu'elle a un visage intéressant... mais pas au point de détrôner l'idée que j'avais en tête d'en faire un beau garçon.

Lorsque je suis rentrée, par acquis de conscience, je l'ai rephotographiée ; en version portrait cette fois-ci.

De trois quart, je l'aimais bien.


Mais de face, je n'accrochais pas du tout.


Alors que je savais (pour avoir fait des essais sur mon logiciel de graphisme en ajoutant numériquement une perruque sur des photos de la poupée Emilia, comme je vous l'avais montré dans un message) que "mon garçon" serait beau de face.

Alors je l'ai fait : je l'ai rasée, et je lui ai mis la perruque que je lui destinais.

Sans aucun regret quand je l'ai vu ... parce que ce nouveau petit gars, je le trouve vraiment aussi beau que je l'avais imaginé !

Je vous présente donc James, étudiant anglais de 19 ans :




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Fleur avait rendez-vous à 15 heures avec James au parc Jacques Cartier afin de faire sa connaissance et de lui faire signer le bail de sous-location de son appartement (jusqu'ici, ils s'étaient entendus uniquement par téléphone et courriels puisque James est arrivé seulement la veille d'Angleterre).

Afin que tout se passe dans les règles, elle a d'abord été faire vérifier le document par un avocat de l'Université. Comme celui-ci était en retard au rendez-vous qu'il avait avec elle, bien entendu, elle était en retard au rendez-vous avec James.

À partir de 15 h 02, celui-ci commença à surveiller ses SMS.


À 15 h 10, le soleil sortait de derrière les nuages, il avait chaud et il piaffait d'impatience !


Enfin, Fleur arriva à 15 h 13 ! Voyant son regard courroucé, elle lui offrit ses plus plates excuses pour l'attente qu'elle lui avait infligé, ce qui le dérida très légèrement.

Puis ils se présentèrent.
- Fleur DeMai ; bienvenue à Sherbrooke, dit elle avec un grand sourire.
- James Winthorpe III, ravi de vous rencontrer, lui répond-il poliment, mais froidement, dans un français parfait avec à peine une touche d'accent britannique.

Bien qu'elle l'ait déjà lue dans leurs échanges écrits, Fleur cacha son étonnement devant l'indication du rang (III = troisième du nom) dans la présentation verbale du jeune homme !


Elle l'emmena aussitôt visiter son petit appartement ; il en avait déjà fait la visite virtuelle lors de leurs entretiens, mais Fleur était un peu inquiète de la visite en présentiel Toutefois, elle avait tort de s'inquiéter : tout convenait à James, ce qui la soulagea.

Ensuite, elle lui proposa d'aller prendre un café ou un thé dans un petit bistrot "à l'européenne" situé tout près, afin de discuter tranquillement du bail et de le signer. James approuva.

Une fois installés, Fleur fut surprise de la voir prendre comme elle un café car elle imaginait que tous les anglais buvaient du thé !

Lorsqu'ils furent servis, ils discutèrent un peu des avantages du quartier, et Fleur sortit un stylo et le contrat de son sac, en précisant qu'elle en avait fait vérifier toutes les clauses par un avocat de l'université.
- Lisez-le bien attentivement car vous signez pour 3 ans, lui dit-elle.
- Aucun souci, répondit James après avoir parcouru les pages du document et de les parapher et signer.


Fleur vérifia qu'aucune page n'a été oubliée, et s'exclama :
- Oh, je vois que votre adresse londonienne est à Kensington ; c'est si joli par là.
- Oui, ma famille y habite depuis le début du 19e siècle, c'est assez agréable en effet, répond négligemment James.  

Elle n'insista pas et conclut l'entretien :
- Tout est parfait, je vais faire enregistrer le bail à la mairie demain matin et j'apporterai un des exemplaires au propriétaire qui sera ravi de vous rencontrer ; c'est un charmant monsieur très aimable. Vous pourrez emménager dès demain après-midi. La plus grande partie de mes affaires a déjà été emportée à mon nouveau domicile ; je viderai totalement les lieux demain en fin de matinée avec l'aide de ma nouvelle colocataire.
- Ne vous fatiguez pas inutilement, j'ai acheté une Jeep d'occasion, je vais la chercher demain matin ; je viendrai en fin de matinée, je chargerai vos affaires et je vous accompagnerai à votre nouveau domicile, proposa galamment James.

Fleur ne s'attendait pas à une telle proposition de la part de ce garçon qu'elle trouve un peu pédant, mais elle est enchantée de la proposition  Alors elle remercie très aimablement James de sa proposition :

- J'accepte de tout cœur car mon amie et moi nous demandions comment nous allions bien pouvoir transporter mon aquarium sans risquer de le briser en chemin ! C'est vraiment très gentil de votre part de me proposer ça.
James se dérida un peu :
- Ne me remerciez pas, je vous en prie Fleur, c'est tout naturel.
Elle le régala d'un de ses superbes sourires, ce qui n'eut pas l'air de l'émouvoir outre mesure !

Ils se séparèrent sur une nouvelle poignée de main et se fixèrent rendez-vous pour demain 11 h.

Fleur avait envie de rire du côté affecté du jeune homme, un peu compassé dans ses poses et emphatique dans sa manière de s'exprimer.
- Oh la la, se dit-elle, je ne m'en ferai pas un petit copain de celui-là, il a l'air d'être aussi "coincé" que s'il venait de prendre le thé avec la reine dans une garden party à Buckingham palace !

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Comme il l'avait proposé, James est allé chercher Fleur pour l'aider à emporter ses derniers effets à sa nouvelle adresse.

Autant dire que lorsque Fleur a vu la couleur rose saumon de la Jeep, elle a eu du mal à ne pas sourire.
James l'a remarqué et lui a précisé, avec humour, que sa voiture n'allait pas rester de cette couleur là longtemps : il compte bien la faire repeindre le plus rapidement possible ! Il fera aussi remettre des portières et une capote de toit en remplacement de ceux que le précédent propriétaire de la voiture avait fait enlever.

Ils ont empilé à l'arrière de la Jeep ce qui restait encore dans l'appartement : une valise, l'aquarium enveloppé dans un carton pour le protéger des chocs, le violon et un sac de voyage.


Fleur n'était pas rassurée car c'était la première fois qu'elle montait dans une voiture sans la protection d'une portière près d'elle ; elle serrait fermement son sac à main et regardait fixement devant pour ne pas voir la route défiler sur le côté.


Comme elle avait exprimé son inquiétude à James, il lui a gentiment changé les idées en faisant la conversation, notamment en lui demandant si elle jouait souvent du violon.
- Oui, a-t-elle répondu ; j'en joue depuis mon enfance et je m'entraîne souvent pour ne pas perdre la technique, environ un jour sur deux pendant un quart d'heure, c'est le minimum.
- Je le sais bien puisque je joue moi-même du violoncelle, a expliqué James.
- Mon amie Elsa, chez qui nous nous rendons, elle, elle joue du piano ; il y a un piano demi-queue dans un salon chez sa grand-mère.
- Et bien voilà qui est original : je joue depuis toujours en trio car mon frère et ma sœur aînés jouent respectivement du piano et du violon, comme vous deux. Si cela vous agréait à l'une et à l'autre, nous pourrions peut être jouer ensemble de temps en temps, proposa James.

Fleur ne répond ni oui, ni non, car elle ne connaît pas assez James pour s'engager, et elle ne sait pas du tout ce qu'en penseraient Elsa et sa grand-mère. Mais au moins, cette conversation lui aura permis d'être moins craintive dans cette voiture sans portière et sans toit.


Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Grand-maman Nadette et Elsa allèrent les accueillir en leur ouvrant la barrière.


Fleur fit les présentations :
- Grand-maman Nadette, Elsa, je vous présente James ; James voici Elsa et sa grand-mère, qui nous héberge chez elle.

James tendit la main à Nadette en s'inclinant légèrement :
- Je vous présente mes hommages, Madame, lui dit-il poliment.

Nadette est charmée par le comportement du jeune homme.
- Et bien, jeune James, soyez le bienvenu chez moi. C'est un plaisir de rencontrer un jeune homme de votre âge qui s'exprime avec élégance et en articulant correctement en plus. Ça change de l'habituel "salut" dit du bout des lèvres, en gardant les mains dans les poches, que la plupart des étudiants de maintenant utilisent en guise de bonjour !

James rougit légèrement.
- Merci infiniment, dit-il simplement.

Pendant ce temps, Elsa regarde le jeune homme en question avec des yeux subjugués, et au risque de passer pour une gourde, elle bafouille presque en le saluant !


Situation qui n'échappe pas au regard amusé de Grand-maman Nadette, qui, avec un sourire, propose :
- Les filles sortez donc les affaires de Fleur de la voiture et emportez les dans la maison ; James et moi allons nous installer au jardin pour prendre un rafraîchissement, vous nous y rejoindrez dès que vous aurez terminé.

Juste avant qu'elles obtempèrent, elle avait demandé à James si il aimait les smoothies aux fruits ; à sa réponse positive, elle demanda à ce qu'elles en apportent en venant les retrouver.

Nous avions également constaté qu'elle avait remarqué le regard subjugué de sa petite fille Elsa lorsque celle-ci avait rencontré James.

Alors Nadette, dans sa grande sagesse de septuagénaire  (OK, c'est clair que ce n'est pas toujours le cas, certaines personnes n'étant pas plus sages à 75 ans qu'à 20 ans ; mais pour elle, c'est le cas !) s'est habilement mise à questionner James, en toute discrétion, sous le couvert de la discussion.


Toutefois, James n'était pas dupe ; il répondait en toute sincérité, mais il avait nettement l'impression de passer un examen oral ! Cela l'amusait, et en même temps, cela lui faisait plaisir de voir que ces deux jeunes filles étaient bien entourées et protégées.


De plus, plus les minutes passaient, plus il appréciait l'humour de cette vieille dame qui semblait avoir une grande culture et un indéniable charisme, et qui ne s'en laisse pas compter.


Dix minutes plus tard, les deux jeunes filles les rejoignaient dans le jardin, Elsa portant un plateau avec des smoothies.

- Les smoothies de ma petite-fille sont un vrai délice, annonça Nadette. Et je précise que je dis cela en toute objectivité et impartialité, bien sur !

- Quel parfum préférez-vous ? demanda timidement Elsa. Il y a mangue-cannelle, framboises-érable, fraises-coco-menthe, ou ananas-vanille épicée.


- Le choix est difficile parce qu'ils me plaisent tous ! Mais je vais essayer mangue-cannelle.


- Ma petite-fille va entamer des études de diététicienne ; elle veut se spécialiser dans les régimes durant les chimiothérapies et les traitements post-cancéreux, annonça fièrement Grand-maman Nadette.

- C'est une orientation peu ordinaire et courageuse, a dit James en se tournant vers la jeune fille.

Elsa l'a remercié... en rougissant.


Et là, leurs regards se sont accrochés, comme si, à son tour, James était fasciné par Elsa.


Grand-maman Nadette est ravie car elle commence à bien apprécier ce garçon de bonne famille, respectueux et bien élevé, et semble-t-il, intelligent, au vu des réponses qu'il lui a faites. Elle préfère voir sa petite fille s'enticher d'un tel jeune homme plutôt que de n'importe quel étudiant peu sérieux qui chercherait une simple aventure dont Elsa sortirait le cœur brisé.

Quant à Fleur, elle est à la fois médusée et amusée ; "je crois que je suis en train d'assister à un coup de foudre digne d'un roman de quai de gare" pense-t-elle en souriant.


L'après-midi s'est passé de manière agréable, à bavarder de tout et de rien, comme on le fait entre amis sous un parasol quand il fait beau en été.


En partant, James a promis à Nadette de revenir bientôt en apportant son violoncelle, mais il l'a avertie qu'il aime autant jouer des grands classiques que de la musique plus moderne ou énergique.

Nadette a éclaté de rire : Me prenez-vous pour un dinosaure, jeune homme ? a-t-elle demandé. Moi aussi j'aime bien quand ça balance de temps en temps !

Après le départ de James, Grand-maman Nadette est restée un moment au jardin avec les deux jeunes filles. Elles discutaient avec enthousiasme de l'organisation quotidiennes des détails de leur nouvelle vie de colocataires sous le regard amusé de Nadette qui leur a sagement dit :

- Ne tirez pas trop de plans sur la comète d'avance et laissez venir les habitudes ; au bout de quelques jours vous verrez bien ce qui vous arrange le mieux chacune. Organisez-vous comme vous voulez, tout ce que je vous demande, c'est que votre petit appartement soit toujours propre, de bien vous occuper du jardin, de ne pas faire de bruit, et surtout de ne pas trop gâter mes chats !


Ensuite, vers 18 heures, elles ont pris ensemble un "apéritif santé" comme les appelle Elsa : ce jour là, c'était un verre de jus de tomate frais accompagné de quelques rondelles de concombre recouvertes d'une tartinade composée de fromage cottage-oignon-thon.

Fleur a appris que ce moment convivial était une tradition quotidienne entre Elsa et sa grand-mère, et qu'elle était chaleureusement conviée à s'y joindre chaque jour, ce qu'elle a accepté avec plaisir.
- Tu verras, dit Elsa, je fais des essais culinaires parfois un peu originaux pour ces "apéritifs santé" ; n'hésite pas à me dire si tu n'aimes pas, parce que, avec Grand-maman, je n'ai jamais l'heure juste : pour me faire plaisir, elle dit que tout est bon !!
- Mais c'est que tout est vraiment bon ! s'écrie Nadette, tu verras bien que Fleur te le confirmeras. Vous savez Fleur, ma petite-fille n'est pas sure d'elle, elle est persuadée de rater ou mal réussir la plupart de ce qu'elle fait ; je compte sur vous pour lui dire quand sa cuisine est délicieuse, comme c'est toujours le cas.

Fleur préfère ne pas s'engager, mais elle se promet d'être honnête avec son amie et de donner son avis avec délicatesse si par hasard elle leur sert quelque chose de vraiment infâme !

À 19 heures, Grand-maman Nadette leur a souhaité bonne soirée et bonne nuit, et elle se retire dans la maison.

Restées seules, les filles bavardent quelques minutes encore au jardin.


Elsa explique :
- Comme beaucoup de femmes de sa génération, Grand-maman est très féministe et elle a horreur de faire la cuisine, ou tout autre activité qu'elle trouve réductrice pour les femmes, comme de la couture,  alors que moi j'adore ça, ce qui la fait râler quand elle me voit coudre, elle dit qu'elle et ses amies se sont battues pour l'émancipation féminine, et que ça passait par le refus de la couture ou de la cuisine !

Fleur est amusée par cette grand-mère dont elle découvre petit à petit les amusantes singularités.

- Mais elle mange quoi, tu m'as dit qu'elle avait un régime très sain depuis son AVC.
- Elle est abonnée à un traiteur qui lui livre chaque soir à domicile des plateaux-repas, ça s'appelle "Repas Fraîcheur Comme à la Maison". La majorité des plats sont végétariens, ou plus rarement avec de la viande blanche ou du poisson. Je dois dire que ces repas sont super bons et bien faits, avec des vrais petits plats mitonnés avec de bons ingrédients de saison très frais. Et comme c'est une cinéphile acharnée, elle va aller manger son plateau-repas devant son home-cinéma.
- Ta grand-mère a un home-cinéma ?
- Oui ! elle s'est fait installer une mini salle de cinéma dans la salle à manger contiguë à la cuisine ! Et comme presque chaque jour, elle va sûrement regarder deux films de suite avant d'aller se coucher !! Tu verras, des fois elle nous invitera à venir voir un film avec elle.


- Et nous, nous mangeons seules ensemble en bas alors ? demande Fleur.
- Oui, c'est ça ! Moi, après le repas, je regardais la télé dans mon lit, sur l'ordinateur, mais si tu préfères, il y en a une dans le salon, reliée au câble, il suffit de monter l'escalier.
- Donc, maintenant, on va descendre dans "notre appartement" et aller préparer à manger. On fera la cuisine ensemble ou à tour de rôle ?
- Oh, on pourra faire à tour de rôle, mais j'aime tellement ça que, tant que l'université n'a pas repris, j'ai le temps et si tu veux bien, je vais m'en charger presque tous les jours d'ici là. D'ailleurs, pour aujourd'hui, va plutôt prendre possession de ta chambre, et je m'en occuperai. Je te promets de ne pas t'empoisonner, tu sais, ne sois pas inquiète, je me débrouille bien !
- J'en suis certaine, tes smoothies et tes canapés au concombres étaient des vrais délices, je te fais confiance... mais attention, je n'ai pas envie de grossir !


La soirée se passe très agréablement ; Elsa a préparé une tarte tatin d'oignons doux (recette ici) accompagnée d'une belle salade de laitue, et elles ont terminé par des cerises qu'elles sont allées manger dehors, assises sous la galerie, en écoutant changer les grenouilles dans l'étang du voisin, en discutant comme si elles s'étaient toujours connues.

Ensuite, elles sont redescendues et Fleur est allée prendre une douche dans la jolie salle de bain. Une fois prête pour la nuit, elle se regarde dans le miroir et se demande comment elle a bien peu avoir la chance bénie de rencontrer Elsa et sa grand-mère et de pouvoir venir vivre dans ce superbe cadre.


Revenue dans sa chambre, elle s'est installée à l'ordinateur pour écrire un message à ses parents, leur racontant son déménagement et cette première journée chez Nadette.


- Quoi que, en fait, je perds mon temps à leur décrire tous ces détails parce qu'ils n'en ont pas grand chose à faire, se dit-elle amèrement avec un gros soupir. La seule chose qui les intéresse, c'est que je réussisse "brillamment" mes études pour leur faire "honneur" ; mais comment je vis et ce que je ressens, ça ne les intéresse pas vraiment... en fait, ça ne les a jamais intéressé.  


Elle terminait juste d'envoyer son message, et se disait qu'elle n'avait pas du tout envie de dormir, sans doute en raison de l'énervement de cette première journée, quand Elsa a frappé à la porte. Elle entre et lui demande :
- J'espère que je ne te dérange pas ; je venais voir si tout va bien et si il ne te manque rien.
- Non, tout est parfait, tellement parfait que j'ai l'impression de rêver ! lui dit Fleur en souriant. Il y a juste que je n'ai pas envie de dormir, mais ça va venir.
- C'est pareil pour moi ; c'est pourquoi je venais t'inviter à venir prendre une tisane dans la cuisine.
- Volontiers, merci beaucoup.

Elsa regarde les pantoufles de Fleur et s'exclame :
- J'avais peur que tu te moque de mes "chaussons-chiens", mais quand je vois tes "pantoufles-lapins", ça me rassure !
Elles regardent leurs pantoufles et éclatent de rire.


En se retournant pour sortir, Elsa voit le nounours sur le lit de Fleur.
- Oh, tu as gardé ton nounours toi aussi.
- Oui, c'est un souvenir de ma grand-mère, elle me l'avait offert quand j'ai été opérée de l'appendicite, quand j'étais petite. Mes parents et moi, nous ne nous sommes jamais entendus, ou jamais compris, mais ma grand-mère était formidable et elle a enjolivé mon enfance. Elle est décédée depuis plusieurs années, mais j'ai toujours conservé ce nounours qui me la rappelle. Même si ça semble bizarre qu'une fille de 19 ans emporte un nounours avec elle quand elle part faire ses études à l'étranger.
- Ça me me paraît pas bizarre à moi, parce que j'ai aussi mon nounours. C'est un souvenir de mon père, il me l'avait donné quand ma mère et moi sommes reparties en France ; c'est un grand voyageur cet ours, parce qu'il a traversé l'océan tous les ans avec moi : je voulais que mon père voit que je l'avais toujours, alors je l'apportais ici et je le ramenais quand je repartais à la fin des vacances. Tu le verras, il est assis sur mon bureau, il surveillera mes études, un peu comme si c'était mon père qui était encore là.


Une fois installées dans la cuisine devant une tisane de tilleul tout frais ramassé, à cette heure du soir propice aux confidences, elles continuent leurs bavardages.

Tournant machinalement sa cuillère dans sa tasse, Elsa finit par en venir à la question qui la tracassait !! D'un air dégagé, elle demande :
- Ça te ferait plaisir si James revenait comme il l'a promis ?
- Oui, sans doute. Il a l'air sympa. Mais d'après ce que j'ai cru remarquer, j'ai l'impression que c'est plus à toi et à lui que cela ferait plaisir, non ? dit Fleur d'un air taquin avec un petit sourire en coin.

Elsa devient rouge comme une pivoine écarlate.

- Je l'aime bien, il est beau et gentil, et Grand-maman a aussi l'air de l'avoir apprécié. Mais j'y ai réfléchi tout à l'heure, et comme tu as si bien dit l'autre fois, nous avons du temps devant nous pour penser sérieusement aux garçons : réussissons nos études d'abord. Je te propose un pacte : nous pouvons avoir des amoureux, mais si ils veulent qu'on aille plus loin dans "le sérieux", ils devront attendre, et chacune rappellera ce pacte à l'autre si besoin était.
- Je suis tout à fait d'accord pour ce pacte, répond Fleur.

Et pour le sceller, elles trinquent avec leurs tasses de tilleul !


Au bout d'un autre moment de bavardages sur des sujets divers, Fleur se met à bailler, ce qui aussitôt entraîne Elsa qui en fait autant ; elles en déduisent que c'était l'heure d'aller dormir.

Après avoir mis leurs tasses dans le lave-vaisselle, elle se souhaitent bonne nuit et partent chacune dans leur chambre respective.

Fleur s'est vite endormie à la lueur de son aquarium, comme elle le fait depuis son enfance ; enfance qui n'est pas si loin, après tout, elle n'a que 19 ans. Le bel âge de tous les espoirs.

quel dépaysement ! j'adore tes petites et leurs aventures un grand bravo et merci Guyloup pour tout ce temps passé à nous faire voyager dans ton monde magique empli de douceur de couleur de magie !!!

J'adore, j'adore, j'adore.....

J'adore quoi?? tout, les poupées si "vivantes", les décors si parfaits de complets, les

mises en scène......

Bravo pour la transformation en jeune homme

Tes photos sont comme toujours un enchantement Guyloup: quel travail incroyable!!!
J'adore tes deux ados qui méditent , les vélos parfaits, les intérieurs à tomber (tous ces détails!!!   ); et la transformation d'Emilia en garçon est une réussite: il est magnifique!
Merci pour toutes ces histoires et ces paysages de rêve: un cadeau à chaque fois!

Un pur régal la rencontre et l'amitié qui se crée entre ces deux belles étudiantes
ainsi que l'arrivée de James, belle réussite pour sa transformation BRAVO, j'adore